La ressource bois
en Guyane

Etat de la ressource

Une forêt d'exception mondiale

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La Guyane se distingue par une couverture forestière exceptionnelle qui s'étend sur 8,4 millions d'hectares, ce qui représente 96 % de la surface totale du territoire. Cette forêt tropicale humide, largement primaire et peu fragmentée écologiquement, constitue l'un des biomes les plus exceptionnels en matière de biodiversité au niveau mondial.

Selon le Centre Technique des Bois et Forêts (CTBF) Guyane, la richesse spécifique de cette forêt est véritablement exceptionnelle. On dénombre plus de 1 600 espèces arbustives inventoriées en Guyane, comparé à environ 130 espèces en France métropolitaine. Cette biodiversité remarquable se manifeste également à l'échelle très locale : 300 à 350 espèces peuvent coexister en mélange sur un même hectare de forêt.

Sur le plan de la productivité, 1 hectare de forêt guyanaise contient de 300 à 350 mètres cubes de grumes potentielles et environ 400 tonnes de biomasse sèche aérienne. Cette richesse matière première en ferait potentiellement un réservoir considérable de bois d'œuvre pour le marché, si l'on considère les enjeux de durabilité et de préservation écologique.

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L'organisation de la ressource et sa gestion

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L'Office National des Forêts (ONF) gère en Guyane selon son rapport 2023 un total de 6 millions d'hectares de forêt. Le Domaine Forestier Permanent (DFP), qui représente le principal bassin d'exploitation forestière, couvre 2,4 millions d'hectares. Au sein de ce domaine, les quatre plus grands massifs guyanais actuellement exploitables représentent environ 826 000 hectares. L'ONF met à disposition des entreprises d'exploitation forestière des parcelles gérées durablement au travers d'un aménagement forestier rigoureux.

En 2024, l'ONF Guyane poursuit l'objectif d'aménagement à 100 % du DFP d'ici 2025, accompagnant ainsi la demande croissante en bois du territoire. Ce programme d'aménagement implique annuellement l'élaboration de documents de gestion, la réalisation de missions terrain, la création de plus de 50 km de voirie forestière pour accéder aux zones exploitables, et la désignation précise de la ressource à prélever.

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La valorisation du bois et les certifications

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Le bois exploité en Guyane est destiné principalement à la construction et à la rénovation résidentielle, aussi bien pour les marchés locaux que pour l'export vers les Antilles françaises.

Les trois types de bois valorisés sont le bois d'œuvre (essence noble exploitée), le bois d'industrie et le bois énergie/ biomasse.

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L'approvisionnement de la filière fonctionne selon deux modalités : la majorité des bois en Guyane est vendue aux exploitants ou scieurs sous forme de bois sur pied, c'est-à-dire des arbres en place au sein d'un peuplement forestier. Une part croissante est également vendue sous forme de bois façonnés.

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La garantie de durabilité repose sur plusieurs certifications reconnues internationalement. Le Domaine Forestier Permanent géré par l'ONF bénéficie du label PEFC (Programme de reconnaissance des certifications forestières) depuis 2012. En 2024, l'ONF a mis à jour son référentiel PEFC applicable, renforçant les principes, critères et indicateurs de gestion durable des forêts guyanaises. Ce label apporte au consommateur la garantie que le produit est issu de sources responsables et participe à une gestion forestière durable. Le label FSC (Forest Stewardship Council) représente une autre norme environnementale assurant que la production respecte les procédures de gestion durable.

À côté de ces certifications, Interprobois a créé une marque collective « Bois de Guyane française », visant à promouvoir le bois guyanais certifié.

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L'exploitation à faible impact : innovation et durabilité

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Depuis le début des années 2020, l'ONF a généralisé les plans innovants d'Exploitation à Faible Impact environnemental (EFI), garants de la pérennité des peuplements forestiers et des principes de gestion durable. Ces techniques représentent une mutation progressive de l'exploitation forestière en Guyane.

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L'exploitation à faible impact repose sur plusieurs principes opérationnels concrets : l'optimisation cartographique du tracé des pistes forestières en fonction de la position des arbres à exploiter et de la topographie, l'abattage directionnel permettant d'abattre l'arbre dans le sens voulu pour éviter les dégâts à la forêt environnante, et le débardage des troncs au câble plutôt qu'au débardage conventionnel, limitant ainsi l'usage intensif de machines au sol.

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Sur le plan technologique, cette approche repose sur l'utilisation systématique du GPS, l'informatique embarquée et l'optimisation cartographique. Ces techniques et outils informatiques performants ont permis l'obtention du label d'éco-certification PEFC. Une charte d'exploitation a été signée par la profession dès 2018, formalisant l'engagement collectif des exploitants forestiers vers des pratiques durables.​